« Au fond, mon vieux, je crois qu’il n’y a plus rien à raconter. Nous sommes arrivés après l’histoire, après la structure, après le sens et la progression des choses, après leur développement. Tu marches dans la rue et des tas de personnes constamment viennent vers toi, avec leurs yeux plissés, leurs bouches ouvertes. Certaines se collent à toi et te posent une question et tu dois les repousser, tu dois constamment les repousser. Et toujours elles reviennent. Et toujours pour te poser la même question. Toutes veulent savoir où se trouve la sortie. »
Roman d’une réalité perdue à l’heure des intelligences artificielles et des navigations virtuelles, Flouter les pigeons se caractérise avant tout par l’originalité drolatique et les manquements narratifs qu’affectionne son auteur qui, résolument, dynamite la façon que nous avons de concevoir une histoire.

Flouter les pigeons
Comment dynamiter la manière dont on conçoit une histoire. Le roman d’une réalité perdue, à l’heure de l’I.A.
Si on voulait insérer Pierre Barrault dans une famille artistique, il faudrait regarder du côté de dessinateurs comme Pierre La Police ou Glen Baxter, y ajouter une touche du cinéaste Luis Buñuel, regarder dans une certaine contre-culture américaine comme celle de l’écrivain David Ohle, et – pourquoi pas – aller chercher du côté des romans les plus barrés de Boris Vian. On peut aussi laisser tomber tout cet attirail de référence et simplement se laisser porter par un livre dont l’histoire rebondit sans cesse comme la bille d’un flipper secoué par un joueur athlétique.


Pierre Barrault
Pierre Barrault est né en 1986, à Beaupréau, dans le Maine-et-Loire. Il vit à Rezé. Il a été libraire à Paris, désormais il exerce à Nantes.Il est l’auteur de Tardigrade (L...
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