Ça fait des années que Justin Ash, la dernière star du rock, ne s’est plus produit sur aucune scène. Quand on découvre qu’il s’apprête à repartir en tournée, c’est l’effervescence. Seulement au soir du premier concert, personne ne sait où il est passé. La nouvelle tombe dans la nuit : le rockeur a disparu. Et le lendemain une question se pose : c’est quoi la vie et un monde sans Justin Ash ?
A l’image de son écriture vive, intuitive faite parfois de phrases courtes comme des rafales d’accords déferlant vers vous, on plonge littéralement dans cette lecture englobante, sans concession, où l’on expérimente toutes les émotions tour à tour. Quel pied vraiment ! Quelle maestria dans la structure globale, la mise en page et l’évolution des personnages ! Alors bien sûr… la fin ne peut qu’être sombre et sans appel mais… It’s fucking rock and roll baby !
Stéphane Vanderheaghe scanne littéralement les milieux du rock à la fois glorieux et pathétiques, joue à s’approprier des langues et des codes, agence son jeu de massacre et – je ne m’y attendais pas – finit par émouvoir son lecteur, parce que – dans le fond – presque tous les personnages de son livre sont des gens coincés entre les injonctions de réussite, leurs rêves, leur désir de singularité et l’implacable machine à normaliser du quotidien. La révolte étant là-dedans un bien de consommation comme un autre. Cette merveille bruitiste et rock sera en librairie le 2 septembre.