Les Inachevés

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Reinhard Jirgl

Les Inachevés

Reinhard Jirgl, ce parfait inconnu dans notre pays, est l’un des plus grands parmi les écrivains de langue allemande. Son livre, véritable casse-tête de traduction, ouvre ainsi le regard à une dialectique fine et redonne un souffle certain aux interrogations de six décennies. Sa parution en français constitue, à n’en pas douter, un événement majeur.

Jean-Claude Lebrun L'Humanité, 26 avril 2007

« VOUS AVEZ 30 MINUTES - BAGAGES 8 KILOS MAXIMUM PAR PERSONNE - RASSEMBLEMENT À LA GARE - LES CONTREVENANTS SERONT PUNIS SELON LA LOI MARTIALE. »

Reinhard Jirgl raconte l’histoire de quatre femmes —Johanna, 70 ans, ses filles, Hanna et Maria, et sa petite-fille de 18 ans, Anna — chassées de la petite ville de Komotau dans les Sudètes à la fin de l’été 1945. Biens spoliés, repères piétinés, elles surmontent humiliations et vexations, bravent la morgue et la mesquinerie de suppôts tatillons et tentent de poursuivre une vie qui restera pourtant à jamais marquée par cette expulsion.
Les Inachevés dressent un constat terrible : réfugié un jour, réfugié toujours.

Attendez-vous à l’inattendu, préparez-vous aux surprises et à une créativité d’une originalité constante. Quelque chose qu’il faut lire pour comprendre. Voilà un grand roman dont l’humanité ne compromet jamais l’inventivité, et vice-versa.

Reinhard Jirgl fait pourtant partie des grands romanciers allemands. Dans tous ses textes, il développe une prose exigeante, sophistiquée et sensuelle, inventive et étrange, comme s’il était étranger dans sa propre langue. Et chacun de ses livres apparaît comme une nécessité.

Pierre Deshusses Le Monde des livres, 6 avril 2007
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Reinhard Jirgl Reinhard Jirgl

Reinhard Jirgl

Reinhard Jirgl est né en 1953 à Berlin-Est. Après une enfance passée dans une bourgade de l’Altmark auprès de grands-parents, il retrouve ses parents à Berlin où il suit u...

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Dans une langue proprement inouïe, l’écrivain ne lésine pas sur les moyens expressifs pour nous bousculer […] À l’évidence la lecture ici n’est pas un exercice de confort, mais une sommation adressée au corps.

Difficile de résister à l’hypnotisme de cette prose qui ignore l’artifice et colle à la douleur des destins. On saluera donc le magnifique travail d’écriture-traduction auquel s’est livrée Martine Rémon, qui nous permet de lire ce chef-d’œuvre en français, et dans toute sa poignante résonance.

Claro Rendez-vous, mai-juin 2007

À travers quatre femmes de caractère, un demi-siècle d’histoire allemande parcouru au pas de charge […] Et c’est dans la dernière partie du livre, littéralement hantée par la mort que se mesure le mieux la faillite d’un siècle de chaos, dont l’écriture réinvente au plus juste les syncopes et les séismes, voués peut-être au recommencement.

Fabrice Gabriel Les Inrockuptibles

La force des Inachevés tient dans son regard acéré et dans son écriture peu académique […] Un roman de toute beauté.

Baptiste Liger Lire, mai 2007

Un roman dense et exigeant, où les heurts de l’histoire blessent au plus intime […] Des interventions quasi physiques dans les phrases qui ont quelque chose de sauvage qui renforce la brutalité de la déportation et les ondes de choc qui se propagent jusque dans les générations suivantes.

Christophe Kantcheff Politis, 10 mai 2007

A chaque instant, le récit interpelle. Par les partis pris surprenants de l’écriture, ses inventions verbales et ses lubies orthographiques inspirées d’Arno Schmidt, par des effets de distanciation, des allusions et des citations multiples. Loin d’être une entrave, ces défis stimulent la prise de conscience et rendent plus manifeste encore une exceptionnelle verve créatrice.

Wilfred Schiltknecht Le Temps, 26 mai 2007

2007 aura vu la première traduction (remarquable) d’un grand écrivain allemand. L’histoire est simple : celle de quatre femmes expulsées des Sudètes en 1945, leur vie en RDA, puis dans le Berlin réunifié. Mais à la lecture, dans un véritable choc, les références se bousculent : G. Grass, A.Schmidt, T. Bernhard, Céline… Aucune ne parvient à circonscrire l’étendue de ce livre et une question demeure, comment avons-nous pu ignorer jusqu’à aujourd’hui un tel auteur?

Librairie Greenwich, Rennes

Jirgl s’aventure aux confins des contrées humaines et des racontars. […] Il ouvre à nouveau le livre de l’Histoire.

Iris Radisch Die Zeit

Jirgl, virtuose de la langue, utilise les mots comme un peintre sa palette de couleurs.

Frankfurter Rundschau

Personne jusqu’à aujourd’hui n’avait réussi à énoncer ces mots empreints de vérité avec autant de conviction que Reinhard Jirgl.

Burkhard Müller Süddeutsche Zeitung

Reinhard Jirgl se révèle brillant dramaturge travaillant à partir d’un matériau largement authentique et autobiographique, qu’il nous livre dans une prose à couper le souffle et qu’il a ciselé pour nous en offrir les images les plus explicites.

Roman Bucheli Neue Züricher Zeitung

Une œuvre dense, précise. […] Les romans de Jirgl parlent des ravages causés autrefois par le national-socialisme, la RDA sur les individus et des atteintes du capitalisme aujourd’hui. Les questions essentielles dans les Inachevés traitent de la manière dont le temps marque, et dans l’esprit et dans le corps, des gens qui ont perdu leur patrie.

Cristina Nord Die Tageszeitung

Jirgl décrit les scènes comme s’il avait enduré lui-même l’odyssée de ces quatre femmes à travers les humiliations et les vexations (…) Il se dégage de ce texte une véritable nécessité, un besoin incompressible de raconter ce qui est arrivé. Et ce sont ces romans-là justement qui survivront, contrairement à ces fictionnettes en stuc qui inondent le marché sans nécessité et que l’on confond en plus avec la littérature.

Stephan Landshuter literaturkritik.de