Le directeur n'aime pas les cadavres

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Rafael Menjívar Ochoa

Le directeur n'aime pas les cadavres

Shakespeare au Mexique

Julie Malaure Le Point

Depuis qu’il a vu la dépouille de sa mère, le Vieux, directeur d’un grand quotidien proche du parti au pouvoir, ne supporte plus la vue des cadavres. Cadavres dont son fils est devenu, par défi et après de pseudo études de médecine, la doublure au cinéma. Le Vieux est mal en point. Il a beau tirer les ficelles, il a de gros ennuis, pris en tenaille dans la guerre implacable que se livrent les tueurs d’Ortega et du Colonel. Et avec la folie auto-destructrice de Milady, sa deuxième femme, il risque d’affronter bientôt un cadavre de plus…

Le directeur n’aime pas les cadavres appartient à la « trilogie mexicaine » de Rafael Menjívar Ochoa, De certaines façons de mourir, qui donnera au final cinq romans dont le fil rouge est l’histoire et l’anéantissement d’une brigade spéciale de la police mexicaine. Une oeuvre qui est une formidable réflexion sur le pouvoir, la justice, la solitude et la mort, où l’efficacité narrative du roman noir donne toute sa plénitude.

Ochoa est le chien qui s’amuse dans un jeu de quilles et le lecteur n’a qu’une envie : faire partie de sa meute !

Pas de doute, un texte aussi fort, parlant à toute la planète au travers d’une histoire locale, est l’œuvre d’un grand écrivain.

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Rafael Menjívar Ochoa Rafael Menjívar Ochoa

Rafael Menjívar Ochoa

Né en 1959, Rafael Menjívar Ochoa a vécu en exil pendant la guerre civile au Salvador. Après avoir exercé des fonctions de journaliste, notamment au Mexique, il re...

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Un récit épais, sec, nous envoyant des images sombres d’un état coloré. Du vitriol au pays du Mezcal où le lombric est dans la démocratie !

Le directeur n’aime pas les cadavres appartient à une série de cinq romans qu’on lirait bien tous, tant celui-ci est attachant dans son dépouillement. Le détachement avec lequel sont rapportées ces horreurs est efficace. Rafael Menjivar Ochoa, décédé en 2011, a fui le Salvador et il a travaillé comme journaliste au Mexique. Il connaît son terrain.

Isabelle Rüf Le Temps

Tout ce petit monde Olivados de Bunuel, qui vivait naguère dans la périphérie de Mexico et n’a dû qu’à leurs mensonges de fréquenter les grands d’un monde corrompu jusqu’à l’os […] Noir c’est noir. Humour grinçant, récit brutal.

Joël Jégouzo www.joel-jegouzo.com

À consommer sans modération, ce roman appartenant à un cycle de cinq ouvrages sur le thème de la vie politique selon Ochoa, trop tôt disparu.

Avec une économie de moyens et une narration habilement déconstruite, Ochoa fait tomber les masques du pouvoir.

Yannick Marcoux Le Devoir, Canada

Une enquête assez décalée et peu conventionnelle, au dénouement inattendu. Le tout narré sans temps morts, avec le sens de la formule, un certain éclatement de la chronologie.

L’humour tombe par surprise comme une respiration salutaire. Du roman noir latino-américain comme on en lit peu.

Une petite tuerie… si je peux me permettre. À coups de cadavres et d’humour ravageur, Ochoa nous livre un roman noir, poisseux et luxuriant comme on les aime.

Jacques Houssay Librairie du Boulevard, Genève

L’homme est vieux, manque chaque nuit de mourir et repart au matin, requinqué, diriger son journal et dire le vrai du faux. Son quotidien mange dans la main du parti, le conforte ou le fragilise et ses ennuis sont à la hauteur des ficelles qu’il tire. Des gens disparaissent, d’autres sont retrouvés une balle dans le front. Une querelle souterraine déchire les clans et la tenaille se referme sur le roublard usé, coincé entre sa deuxième épouse, son fils vaguement médecin et des sicaires à bedaine. La Solitude est un cercueil de verre, disait le titre d’un roman de Bradbury. Le temps, un tueur à la patience sans limite, raconte ce roman. Et la folie partout.

Lionel Besnier delibere.fr

Un étrange climat fait de règlements de comptes, cela dézingue à tout va. Un humour bien noir parfois cynique […] cette fascination pour la mort aussi qui peut paraître étrange à un lecteur européen mais elle fait partie des thèmes récurrents dans la littérature latino-américaine.

David Goulois Cultura, Chambray-les-Tours

Avec une écriture acérée, à l’humour sec, ne s’encombrant pas de mots inutiles, [Ochoa] nous plonge dans un mélange de réflexions assez profond… Un livre que j’ai apprécié pour son originalité.

Un roman à l’humour noir ravageur. A la fois folklorique, drôle et un peu barbare. Qui m’évoque une piñata, que l’on viendrait d’éclater et qu’il faut reconstituer morceau par morceau pour savoir à quoi elle ressemblait. Avec ce roman, on ne sait pas trop ce que l’on a entre les mains, on ne sait pas trop où l’on va mais les choses se construisent petit à petit au fil de la lecture, pour créer un objet un peu hybride, qu’on ne va pas pouvoir estampiller dans un genre ou dans un autre, et c’est ce qui en fait tout son charme…

Anthony Bourel Gibert Jeune, Paris St Michel

Menjívar savait mieux que quiconque que la seule figure géométrique ne laissant aucun angle mort, à l’instar des prisons panoptiques, est le pentagone.

Les histoires que narre l’écrivain salvadorien sont écrites dans les termes d’une lutte où la vie et la mort se renvoient coup pour coup. Mieux, où la vie et la mort interchangent leur place pour s’éprouver mutuellement.

Patrice Beray Mediapart

On meurt parce qu’on doit mourir, pas parce qu’on veut faire un manifeste : la mort est en soi un manifeste.