De même que le soleil ne cesse de briller quand il se couche, de même une grande nuit se poursuit continuellement en nous. » Ainsi parle Unu alors qu’il fuit Solombros et sa tyrannie pour les terres sauvages de l’inconnu.
Qui est-il ? Un barbare ? Un « grand fauve humain », comme le Moravagine de Blaise Cendrars ? Quelque initié ?
Ultime témoin d’un monde où l’homme, mortel et immortel, était encore mêlé aux forces originelles, le fugitif embrasse son daimôn, «ce génie dont l’homme peut entendre l’inspirante voix, à la condition qu’il se taise, qu’il sache se faire nuit».
D’une langue magnétique, irriguée par une poésie fiévreuse comme une pulsation, Pierre Cendors explore un territoire où « la nuit est aussi un soleil ».
Somptueux roman, L’homme-nuit embarque son lecteur dans ce récit d’aventure autant que d’exploration intime où fantômes et dieux absents disent l’obstinée lumière de l’obscurité.
C’est dense, pluriel, éminemment
souterrain, poétique, vibrant,
déroutant aussi, hermétique par
moments, mystérieux, incompris, furtif
et peut-être bien salutaire.