Chili, années de la dictature Pinochet.
M, une petite fille, accompagne D, son père représentant en quincaillerie, dans ses tournées et se passionne pour les objets qu’il vend tant ils lui paraissent être l’ordre même de l’univers. Elle rencontre ainsi les autres voyageurs de commerce, qui constituent «une famille sans parents et donc plus supportable qu’une autre», aide son père à falsifier ses notes de frais, écoute les histoires, drôles ou tragiques, des uns et des autres… jusqu’au jour où son monde se délite.
Avec Kramp, cet objet littéraire inattendu et d’un charme indéfinissable, María José Ferrada incarne une voix nouvelle et puissante de la littérature chilienne.
Kramp est un enchantement, parce qu’on rit beaucoup, parce qu’on s’émeut aussi […] C’est une illumination, un petit livre infini, d’un charme extraordinaire. Imaginatif, imprégné de lumières et d’éclats d’étoiles […] Rare plaisir de lecture, dont on ressort l’esprit transi et les yeux qui pétillent une fois refermée la dernière page.
Par-delà la discrète galerie de personnages lunaires, picaresques, improbables, c’est la langue simple et bien pendue de cette gamine aux faux airs de Zazie qui séduit, et nous happe au cœur de son récit plein de trous de la taille d’un « insecte de la destinée » comme de comètes entraînant plus d’un alunissage.