Il y a peu de moments où nous vivons vraiment au présent, généralement nous y sommes projetés par des événements heureux ou malheureux, et pour une courte durée. Pendant la guerre, c’est un présent qui dure, amputé d’avenir et éloigné de son passé. Et ce présent rend fou.
À Sarajevo, on peut encore aujourd’hui voir un graffiti qui a été conservé (pourquoi ?) : OVJDE NIKO NIJE NORMALAN / ICI PERSONNE N’EST NORMAL.
L’Ombre des montagnes ou le siège de Sarajevo de l’intérieur.
Frering ou le bois mitraillé […] Ce livre manquait, et sa lecture, à la fois lente et fulgurante, fait reculer l’accablement.
La peur, les rêves, les prémonitions, les chants, la difficulté d’évaluer le degré de danger et de sécurité, ceux qui gardent la foi en la beauté, voilà ce qu’illustre chaque séquence avec une force que les images ont perdue.