« Là où j’entrevoyais le bout d’une histoire, je m’aperçois qu’il n’y a pas d’histoire. Qu’il n’y en aura jamais. A peine quelques pleins, quelques déliés, qui flottent comme des branches de bois mort à la surface d’un fleuve. Maintenant je n’ai plus d’autre alternative que de vous inventer, à chaque instant de mon amour réel pour vous. Je suis devenu le fruit blet d’une fiction .»
Passent en quelques pages, les questions si essentielles qui nous obsèdent autant que la vie et la mort sont inextricablement liées. La plume de l’auteur est douce, juste, légère, précise. Elle n’insiste jamais, se contente de souligner d’un trait fin à peine marqué. Sa colère est paisible, son chagrin élégant, son regard indulgent. Son texte est lumineux.
Déclinant d’intenses variations poétiques emplies d’humour et de désarroi, de rage et de tendresse sur la thématique de la mort et du deuil en vingt-trois fragments, Frédéric Fiolof semble envoyer un clin d’œil à cette rêverie de toute puissance un peu enfantine de Stendhal obtenant des privilèges de ce «God» dont il se moquait tant.